L’ennoblissement textile consiste à traiter un tissu afin de lui conférer certaines caractéristiques décoratives ou techniques. Les apprêts textiles, opérations d’ennoblissement, consistent à modifier les propriétés, l’apparence, la surface ou la texture des textiles au travers de techniques chimiques ou mécaniques. Cette étape arrive généralement en dernier lieu, après la teinture ou le marquage textile.
Apprêts chimiques
Les traitements chimiques consistent à déposer un produit via différentes techniques – émulsion, dispersion ou suspensions – sur l’étoffe afin d’en modifier les propriétés.
On distingue ainsi 3 catégories d’apprêts : les apprêts de tenue à l’usage, les apprêts de protection, les apprêts organoleptiques.
Apprêts de tenue à l’usage
Ce type d’apprêt a pour objectif d’améliorer la durabilité du textile mais aussi de faciliter les opérations d’entretien telles que le lavage, le séchage ou le repassage.
Au sein de cette catégorie, on retrouve notamment le mercerisage. Cette technique, réservée aux fibres cellulosiques comme le coton, consiste à maintenir le tissu sous tension tout en l’imprégnant d’une soude caustique. Opère alors un changement interne de la fibre, la rendant plus éclatante, résistante aux plis et aux déchirures.
Parmi les plus pratiqués, on compte également les apprêts infroissables, l’apprêt infeutrable, le pliage permanentou encore la stabilisation dimensionnelle.
Apprêts de protection
Comme son nom l’indique, l’apprêt de protection protège le textile en fonction de sa nature et de l’environnement auquel il est destiné.
L’ignifugation est un traitement qui supprime la possibilité de propagation des flammes et qui rend ainsi le tissu ininflammable.
L’imperméabilisation consiste à rendre le tissu étanche à la fois à l’eau comme à l’air.
L’hydrofugation repousse les liquides ne conservant pas le passage de l’air, à défaut de l’imperméabilisation.
Le cryptogamique est un traitement pour les moisissures.
Parmi les plus utilisés, on compte aussi les apprêts antitaches, biocides, antistatiques et antimites.
Apprêts organoleptiques
Les apprêts de types organoleptiques ont une action davantage esthétique et sensorielle.
Le matage diminue la brillance de l’étoffe par le biais d’oxydes de titane.
Le glaçage permet de rendre le tissu plus brillant.
L’ adoucissage rend le tissu plus soyeux et lui confère un caractère antistatique.
L’apprêt de charge et de raidissage donnent au tissu une certaine tenue.
Mais on peut aussi citer le durcisseur, l’apprêt de garniture, d’enduction ou encore de brillantage.
Autres apprêts
Il existe également d’autres apprêts plus techniques et moins couramment utilisés, tels que l’aptitude à la confection, l’azurage optique, l’amélioration des propriétés mécaniques ou encore la micro-encapsulation.
Apprêts mécaniques
Tout comme les autres types d’apprêts, les apprêts mécaniques modifient les propriétés, la surface ou l’apparence d’un tissu, cette fois-ci par le biais d’une action physique ou thermique de machines. Pour se faire, l’étoffe passe dans différents cylindres – chauffés ou non -, gravés et recouverts de brosses spécifiques. Le tissu devient alors plus lisse, plus moelleux, plus doux, plus texturé…
Le calandrage permet de donner davantage de souplesse et de brillance au tissu grâce à un procédé de chauffe.
L’émerisage donne au tissu un côté « peau de pêche » aussi bien dans l’aspect que dans le toucher. Dans ce cas, l’apprêt s’applique exceptionnellement avant la teinture : le tissu est alors poli et poncé.
Le frappage, applicable sur des tissus synthétiques, consiste à donner du relief – formes, lignes… – par le biais de deux cylindres.
Le froissage confère volontairement un aspect froissé à l’étoffe : les plis sont fixés et le tissu devient indéfroissable.
Le grattage et le foulage consistent à arracher les fibres ou à les faire sortir de la surface du tissu par un processus de grattage. L’épaisseur de l’étoffe est ainsi plus moelleuse.
Le moirage permet de donner un certain reflet à l’étoffe en écrasant des fils dans des sens différents. Ainsi, selon l’orientation et la luminosité, le rendu du tissu sera différent.
Les apprêts mécaniques sont nombreux. Il existe aussi l’encollage, le sanforisage, le tondage ou le rasage, mais aussi le gaufrage et le cloquage.
Applications d’apprêts
Il y existe de nombreux types d’application d’apprêts. Les plus courants étant :
Le foulardage : le textile est plongé dans un bain puis est placé ou non entre deux rouleaux. L’apprêt est ainsi imprégné en profondeur dans le tissu.
L’enduction : une « résine » est appliquée sur la surface de l’étoffe et est déposée sous forme de film. Elle peut lui conférer différentes caractéristiques, selon les propriétés recherchées.
Le contrecollage : cette méthode permet d’assembler plusieurs tissus entre eux ou d’assembler le textile à une membrane ou une mousse protectrice par exemple.
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